Voilà c’est fini, fini l’année 07, fini ''l’île de Paradis
(version 1.15)'' exposition du groupe des trublions de la création
contemporaine ULTRALAB, fini ce pied de nez à l’art avec un
grand A incarné par la magnifique exposition Steichen présentée au Jeu de Paume
en cette fin d’année. Et si l’attraction touristique de la place de la concorde
est restée la grande roue illuminée au pied des champs Elysées, l’attraction
Artistique en fut sans nul doute cette exposition. Et cela à plus d’un titre
!… 
D’abord, car il aura fallu l’arrivée dans les Galeries du Jeu de Paume, du
Centre National de la Photographie, c'est avec la nomination de Marta Gili à sa
direction que l'on doit d'entrevoir enfin l’audace de jeunes artistes
contemporains à occuper ce Musée. Ensuite, il y a eu Steichen jusqu’au 30
décembre 2007, dans « Steichen, une épopée photographique
». Steichen l’homme a tout faire de la photographie, Steichen
l’inventeur, Steichen le novateur, Steichen le pionnier, Steichen le maître qui
a su porter ce nouvel art photographique au coude à coude avec la peinture. Et
cela en partant du principe que ce nouveau monde se devait de posséder des
artistes manipulant les nouvelles technique d’expression.
Il appliqua son idée et s’imposa en
créant une marque, une signature, une institution, un copyright interdit de
photographie : on ne peut pas faire d’image dans cette expo d’image !!?.
Refuser le droit de reproduction à l’art
de la reproduction, voilà bien un truc américain. D’ailleurs, le droit, le
droit toujours le droit !! Heureusement que le maître Steichen n’en a jamais
fait cas de son vivant, laissant l’affaire à ses (riches) héritiers, à sa
fondation à son marché. Heureusement, car son art ne serait jamais né. Edward
J.Steichen c’est la liberté, l’innovation, la créativité et un combat constant
contre l’obscurantisme mercantile US. En 1928, ne serra-t-il pas le grand
témoin à décharge de Constantin Brancusi dans son procès contre les Etats
Unis ! ?? C’est là qu’Utralab intervient comme "un chien dans un jeu de
quilles" dirait-on par un travail à la fois virtuel et factuel pour ne pas dire
actuel. Virtuel à travers : L’île de Paradis (version
1.15) sous titré "voyage au milieu du temps". Œuvre
qui nous plonge dans l’univers d’un jeu vidéo au sein d’un Jeu de Paume
reconstitué en terrain d’aventure. En effet jouant sur un effet
d’extérieur/intérieur, à travers l’espace virtuel, les salles du Jeu de Paume
deviennent des mers, des îles, des catacombes, des cimetières et le joueur à
l’intérieur du dehors explore ainsi un univers parallèle au Musée.
Jusque-là Steichen peut dormir sur ces deux oreilles, par contre, lorsque
l’on attaque le factuel, les puriste des expositions de photographie sautent au
plafond. Plafond que les réseaux filaires (bleus et rouges) scotchés à même les
peintures occupent de salles et salle reliant écrans et sculptures fractales.
Mais que sait-on d’Ultralab, qu’ils (qui ?) sont né vers l’an 2000 qu’ils
travaillent aux frontièrex de tout : de l’art, de la communication, du
graphisme, de la peinture, du dessin, des nouvelles technologies, de la
sculpture, du bricolage… En fait un chose est sur , c’est que si on veut
définir Ultralab, on peut dire que ce sont différentes personnes qui font
différentes choses… et entre autre de l’art ! Mais que leur travail
dénonce un art de chapelles et de mandarins, un art d’institutions et de
conventions. Alors ils infiltrent les institutions (en proposant de faux
cartons pour de faux vernissages), s’évadent dans le graphisme (ils occupent le
magazine de graphisme jkjkkj), explorent les limites de la peinture (en
utilisant les cimaises comme toiles) et s’évadent par la lucarne du jeu vidéo
en créant des mondes improbables. En bref un travail aussi improbable que cette
confrontation entre Steichen et Ultralab, deux marques, deux époques
heureusement confrontées par Fabienne Fulchéri et Marta Gili, deux "artistes"
qui démontrent la même curiosité et la même innovation sans pour autant se
laisser manipuler par leur temps, mais c’est fini, c’était l’année
dernière !